Bassin versant de Tleta

Le bassin versant de Tleta se situe dans le Rif Occidental, région septentrionale du Maroc, à mi-chemin entre les deux grands centres urbains de Tanger et Tétouan. C'est un bassin versant principalement rural, incluant depuis peu un centre urbain qui croit sous l'impulsion de l'industrie automobile.

Le bassin versant de Tleta couvre une superficie de 17700 ha (environ 180 km²). Avec une altitude moyenne de 171 m, et une pente moyenne de 16%, 60% de sa superficie se situe au-dessus de 100 m d'altitude.

Le climat du bassin versant de Tleta est un climat de type méditerranéen subhumide avec des hivers doux, caractérisé par une période sèche entre mai et septembre et une période humide entre octobre et mars. Les précipitations annuelles sont de l'ordre de 750 mm en moyenne.

L'agriculture joue un rôle économique et social de premier plan dans le bassin, et ce dans un contexte économique national où le secteur agricole emploie près de la moitié de la population active et contribue au PIB à hauteur de 17%.

En matière de mosaïques paysagères, le bassin versant est caractérisé par une activité agricole principalement pluviale, par des aménagements hydro-agricoles de grandes dimensions, et par des structures ravinaires qui résultent de processus érosifs de grandes magnitudes (la région est un hot-spot mondial de l'érosion). Au niveau de l'occupation du sol, les céréales représentent 67% de la surface cultivée, les légumineuses 17%, les cultures fourragères 9% et les cultures maraîchères 7%. Au niveau des aménagements hydro-agricoles, on note la présence du barrage Ibn Batouta construit en 1977 à l'exutoire du bassin, avec une capacité initiale de stockage de 45 Mm3, réduite aujourd'hui à 30 Mm3 à cause d'un taux d'envasement annuel représentant 1% du volume du barrage.

En terme d'évolution des mosaïques paysagères, le bassin versant de Tleta subit une réduction des zones de céréalicultures (en diminution de 20% sur 1987-2002) au profit de l'arboriculture (en augmentation de 85% sur 1987-2002) et de l'oléiculture (en augmentation de 55% sur 1987-2002). Le phénomène d'érosion, déjà important de par les caractéristiques géomorphologiques du site, est accru par l'abandon des terres et par l'accroissement des terres incultes (en augmentation de 70 % sur la période 1987-2002).